Créer un boîtier électronique en Impression 3D, ce n’est pas juste dessiner une boîte ! Il faut anticiper l’intégration des composants, l’assemblage, la rigidité et la dissipation thermique. Dans cet article, on passe en revue les éléments essentiels à considérer dès la conception pour éviter les mauvaises surprises après l’impression.
1. Comprendre les contraintes avant de modéliser
La conception d’un boîtier électronique en impression 3D ne commence pas sur Autodesk Fusion, mais bien avant, avec une réflexion sur ses contraintes d’utilisation. Un mauvais choix en amont peut entraîner des problèmes d’assemblage, d’intégration des composants, voire une impression inutilisable. Voici les principaux éléments à anticiper avant de vous lancer dans la modélisation.
Définir l’environnement et l’usage du boîtier
Avant même de tracer la première esquisse, il faut se poser les bonnes questions :
- Où et comment sera utilisé le boîtier ? En intérieur, en extérieur, dans un environnement poussiéreux ou humide ?
- Sera-t-il soumis à des chocs ou vibrations ? Si oui, il faudra choisir un matériau et une conception adaptés.
- La dissipation thermique est-elle un enjeu ? Certains composants chauffent et nécessitent des aérations ou des ouvertures spécifiques.
Toutes les contraintes d’un boîtier électronique en impression 3D destiné à un environnement extérieur doit être réfléchi dès la phase de conception 3D.
Un boîtier électronique en impression 3D destiné à protéger un circuit dans un atelier ne sera pas conçu de la même manière qu’un boîtier embarqué sur un robot mobile ou un dispositif électronique grand public.
Lister les composants et prévoir un espace suffisant
L’une des erreurs les plus courantes est de sous-estimer la place nécessaire pour loger les cartes électroniques et les composants internes. Voici quelques points d’attention :
- Mesurez précisément les dimensions des PCB, des capteurs, des écrans ou autres modules intégrés.
- Prévoyez un espace de sécurité autour des cartes pour éviter qu’elles ne touchent les parois.
- Pensez aux supports de fixation des PCB (entretoises, rainures, vis, clips intégrés).
Lister les composants et les positionner dans un espace devant soit pour faire un « montage volant » est la première étape à réaliser avant la 1ère esquisse.
Anticiper le passage des câbles et l’alignement des connecteurs
Un autre point critique : les câbles et connecteurs. Si un port USB, une prise d’alimentation ou un connecteur GPIO ne tombe pas au bon endroit, le boîtier devient inutilisable. Pour éviter cela :
- Positionnez les ouvertures en fonction des connecteurs de la carte électronique.
- Laissez suffisamment de jeu pour le branchement et le débranchement des câbles. Certains câbles ont des embouts épais et rigides qui nécessitent plus d’espace que prévu.
- Prévoyez un chemin pour les fils internes afin d’éviter qu’ils ne se coincent entre le boîtier et les composants.
Ici, un emplacement pour un connecteur USB et son capot a été prévu lors de la conception. Les dimensions de cet emplacement ont été directement mesurés sur le connecteur du câble USB avec l’ajout d’une marge de sécurité supplémentaire.
En prenant en compte ces contraintes dès le début, vous évitez les erreurs coûteuses et vous facilitez la suite de la conception.
2. Concevoir un boîtier solide et fonctionnel
Une fois les contraintes définies, il est temps de passer à la conception du boîtier sur Autodesk Fusion. L’objectif est d’obtenir une structure à la fois rigide, adaptée aux composants et facile à imprimer. Voici les points essentiels à prendre en compte.
Choisir une épaisseur de paroi adaptée
L’épaisseur des parois influence directement la robustesse du boîtier, mais aussi le temps et la qualité d’impression. Quelques recommandations :
- 1,5 à 2 mm pour un boîtier léger sans contraintes mécaniques particulières (PLA, PETG).
- 2,5 à 3 mm pour un boîtier plus robuste ou destiné à être manipulé fréquemment.
- 3 mm et plus pour des boîtiers soumis à des chocs ou fabriqués en ABS pour une meilleure résistance.
Ici, l’épaisseur du boîtier est de 1,50mm sur la surface plane à l’avant et de 4 mm sur les côtés.
⚠️ Attention aux parois trop fines ! En dessous de 1 mm, le boîtier risque d’être fragile, surtout en FDM, et peut se fissurer lors du montage.
L’impression 3D, notamment en FDM, peut engendrer des déformations si le boîtier n’est pas bien conçu. Pour améliorer la rigidité sans alourdir l’ensemble :
- Ajoutez des nervures internes : des parois fines en renfort réduisent la flexion et évitent la casse.
- Privilégiez les coins arrondis plutôt qu’anguleux : un rayon de 3-5 mm réduit les contraintes mécaniques.
- Utilisez des structures en nid d’abeille ou en grille sous les grandes surfaces plates pour éviter le warping.
Ici le boîtier a été conçu de sorte à être imprimé en 3D. De nombreuses nervures et congés internes participent au renfort de la pièces. De plus l’aération de la pièce est assurée.
Prévoir des aérations si nécessaire
Si votre circuit chauffe (cartes électroniques, régulateurs de tension, Raspberry Pi, etc.), il faut prévoir une bonne circulation d’air :
- Ajoutez des grilles de ventilation sur les faces latérales ou sous le boîtier.
- Prévoyez des supports pour un ventilateur si nécessaire.
- Évitez les parois trop épaisses autour des composants chauds pour ne pas emprisonner la chaleur.
Ici, l’espace nécessaire à la ventilation a été respecté. Cependant, la surface libre de ventilation est trop importante pour des raisons de sécurité. Il sera nécessaire de placer une grille pour éviter tout contact entre le ventilateur et les doigts de l’utilisateur.
Avec ces précautions, votre boîtier restera fonctionnel et durable, tout en étant optimisé pour l’impression 3D.
3. Prévoir un bon système d’assemblage
Un boîtier électronique bien conçu ne doit pas seulement protéger les composants, il doit aussi être facile à monter et démonter en cas de maintenance. Malheureusement, c’est souvent là que les erreurs se produisent : pièces qui ne s’assemblent pas correctement, vis mal positionnées, clips trop fragiles… Voici comment éviter ces pièges.
Si votre boîtier doit être vissé et démonté régulièrement, les filetages imprimés en 3D risquent de s’user rapidement. La solution ? Les inserts métalliques !
- Choisissez des inserts à chaud (Heat-Set Inserts) qui se fixent facilement avec un fer à souder.
- Prévoyez des logements précis dans votre modèle pour insérer les inserts après l’impression.
- Évitez les vis auto-taraudeuses, qui fragilisent le plastique après plusieurs montages/démontages.
Ici, le boîtier a été entièrement conçu avec des inserts métalliques M3 d’une profondeur de 5 mm.
Clips, vis ou aimants : quel système choisir ?
Le choix du mode d’assemblage dépend de l’utilisation du boîtier :
- Vis + inserts métalliques → Idéal pour un boîtier qui doit être démonté sans s’abîmer.
- Clips imprimés → Convient aux boîtiers qui ne nécessitent pas d’ouverture fréquente, mais attention à leur fragilité en FDM ! Faites des tests sur de petites pièces avant de placer vos clips sur de plus gros projets.
- Aimants intégrés → Une alternative élégante, parfaite pour un accès rapide sans outil. Pensez à intégrer des logements précis pour qu’ils ne bougent pas.
Les aimants intégrés dans la conception de boîtier en impression 3D sont un moyen élégant de refermer un boîtier. Ces aimants peuvent s’intégrer pendant l’impression pour plus d’élégance 😎.
Éviter les erreurs de tolérance qui empêchent l’assemblage
Un boîtier mal conçu peut être impossible à monter après impression. Voici les points de vigilance :
- Prévoyez un jeu fonctionnel entre les pièces : pour deux pièces emboîtées, une tolérance de 0,2 à 0,3 mm est généralement suffisante.
- Testez des ajustements sur de petites pièces avant d’imprimer tout le boîtier.
- Faites attention aux déformations (warping en FDM, retrait en SLA) qui peuvent fausser l’alignement des trous de fixation.
Un bon assemblage, c’est un boîtier facile à monter sans forcer, et qui reste fiable dans le temps.
4. Optimiser le design pour l’impression 3D
Une bonne conception ne suffit pas : encore faut-il que le boîtier soit imprimable sans défauts. Que vous utilisiez du FDM ou du SLA, quelques règles simples permettent d’éviter les échecs d’impression et d’optimiser la qualité du rendu final.
Minimiser le besoin de supports
Les supports d’impression peuvent être contraignants : ils allongent le temps d’impression, consomment plus de matériau et peuvent laisser des marques disgracieuses. Pour les limiter :
- Privilégiez les angles inférieurs à 45° : en FDM, la plupart des imprimantes gèrent bien ces porte-à-faux sans support.
- Utilisez des congés et des chanfreins plutôt que des arêtes vives sous des parties en surplomb.
- Pensez à imprimer certaines pièces à plat, quitte à concevoir le boîtier en plusieurs parties assemblables.
Ici, on utilise un support en arborescence pour imprimer un support de ventilateur à 45°.
Optimiser l’orientation d’impression
L’orientation de la pièce sur le plateau joue un rôle crucial sur la résistance et la qualité d’impression :
- Évitez d’imprimer les parois verticales en hauteur : elles peuvent être fragiles et sujettes aux vibrations.
- Placez les zones fonctionnelles (trous, logements pour inserts) sur des axes bien imprimés pour garantir un bon ajustement.
- Imprimez les pièces larges à plat pour éviter le warping et assurer une meilleure adhésion au plateau.
L’orientation de la pièce d’un support pour écran LCD est importante. Ici, nous avons privilégié le côté qui sera en face de l’utilisateur positionnée à même le plateau pour une meilleure finition. Ainsi, c’est aussi moins de supports et un temps d’impression réduit.
Adapter la conception au matériau utilisé
Chaque matériau a ses spécificités :
- PLA → Facile à imprimer, mais sensible à la chaleur. Idéal pour un boîtier standard en intérieur.
- PETG → Plus résistant et légèrement flexible, parfait pour des boîtiers subissant des contraintes mécaniques.
- ABS / ASA → Résistant aux chocs et aux UV, mais difficile à imprimer (warping possible, nécessite une enceinte thermorégulée ou un bouclier d’impression).
- SLA (résine) → Permet des détails fins et des parois plus minces, mais attention à la fragilité des clips et des charnières.
Le choix d’un filament de plastique sur une imprimante 3D FDM est crucial avant de préparer une impression 3D.
En choisissant la bonne orientation et les bonnes stratégies d’impression, vous maximisez les chances de réussir un boîtier propre et fonctionnel dès la première impression !
Et si vous réalisiez votre propre boîtier électronique en Impression 3D ?
Concevoir un boîtier électronique pour l’impression 3D, ce n’est pas juste modéliser une boîte : il faut anticiper les contraintes des composants, prévoir un assemblage fiable et adapter la conception aux contraintes de l’impression 3D.
En suivant ces bonnes pratiques, vous vous évitez bien des déconvenues et obtenez un boîtier solide, fonctionnel et esthétique. 🚀
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