Lisser ses impressions 3D pour obtenir une finition parfaite ? C’est une étape essentielle pour tout passionné d’impression FDM (dépôt de fil fondu) ! En effet, les pièces imprimées présentent souvent des stries, des traces de supports ou des imperfections qui nécessitent un post-traitement.

L’impression 3D FDM (dépôt de fil fondu) produit rarement des pièces parfaitement lisses dès la sortie de l’imprimante. Pour obtenir une finition digne d’un produit manufacturé, le post-traitement, et en particulier le lissage, est une étape essentielle.

Lisser ses impressions 3D n’est pas sorcier, mais cela demande de connaître les bonnes techniques et d’utiliser les bons outils. Dans ce guide, je vais vous expliquer, étape par étape, comment lisser vos pièces imprimées en 3D, en fonction du matériau utilisé et du niveau de finition souhaité. Que vous soyez débutant ou expérimenté, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour transformer vos impressions brutes en objets impeccables.

1. Retrait des supports : la préparation indispensable

Avant de commencer à lisser ses impressions 3D, il faut retirer les supports d’impression (si votre pièce en comporte). Cette étape préliminaire peut être délicate, surtout si les supports sont nombreux ou difficiles d’accès.

Si vous avez utilisé des supports solubles (PVA dans l’eau, HIPS dans le D-limonène), la tâche est simple : il suffit de plonger la pièce dans le solvant approprié et d’attendre que les supports se dissolvent.

Dissolution du HIPS dans du D-Limomène (Source : Simplify3D)

Si vous avez utilisé des supports classiques (même matériau que la pièce), il faudra les retirer manuellement. Munissez-vous d’une pince coupante, d’une pince plate, d’un cutter ou d’une lame de scalpel. Commencez par couper les points d’attache des supports les plus accessibles. Utilisez ensuite la pince plate pour saisir et retirer les supports plus difficiles d’accès. Pour les interfaces de support (les couches de contact entre le support et la pièce), une lame fine et souple (cutter, scalpel) vous permettra de les décoller délicatement.

Retirer des supports d’impression 3D FDM à l’aide d’une lame de scalpel

La clé est la patience et la douceur. Procédez par petites étapes, en prenant soin de ne pas forcer pour ne pas casser ou rayer la pièce.

2. Le post-traitement soustractif : enlever de la matière pour lisser

Le post-traitement soustractif est la méthode la plus courante pour lisser ses impressions 3D. Elle consiste à retirer de la matière en surface pour éliminer les imperfections. Deux techniques principales existent : le ponçage et le lissage chimique.

Le post-traitement soustractif (extrait de la formation en ligne Imprimer en 3D comme un Pro (FDM))

2.1. Le ponçage : la technique universelle

Le ponçage est la méthode de lissage la plus accessible et la plus polyvalente. Elle convient à la plupart des matériaux d’impression 3D (PLA, ABS, PETG, nylon…) et permet d’obtenir d’excellents résultats avec un peu de pratique.

Pour poncer une pièce imprimée en 3D, vous aurez besoin de papier de verre à l’eau de différents grains (du plus gros au plus fin), d’eau (pour éviter l’échauffement et l’encrassement du papier), et éventuellement d’une cale à poncer pour les surfaces planes. Un masque anti-poussière est fortement recommandé.

Post-Traitement d’une pièce en ABS avec un ponçage jusqu’au grain 1000

La technique est simple : commencez par un papier de verre à gros grain (80 à 150) pour éliminer les plus grosses imperfections (traces de supports, lignes de couches très marquées…). Passez ensuite progressivement à des grains plus fins (180, 240, 320, 400, 600, voire 800 ou 1000) pour affiner la surface et obtenir un rendu parfaitement lisse. Poncez toujours à l’eau, en effectuant des mouvements circulaires réguliers et en changeant régulièrement de papier de verre. N’appuyez pas trop fort, laissez le papier faire le travail.

Et surtout, soyez patient ! Le ponçage peut prendre du temps, mais le résultat en vaut la peine. Garder en tête qu’il faut alterner les directions de ponçage pour un résultat homogène.

Différents types de papier de ponçage à l’eau sont disponibles sur le web ou en magasin de bricolage

Attention, le ponçage enlève de la matière. Les dimensions de la pièce vont donc légèrement diminuer. Il faut en tenir compte si vous avez des tolérances précises à respecter.

2.2. Le lissage chimique à la vapeur d’acétone (ABS et ASA uniquement) : attention, danger !

Le lissage chimique à la vapeur d’acétone est une technique réservée exclusivement aux filaments à base d’acrylonitrile (ABS et ASA). L’acétone a la propriété de dissoudre légèrement la surface de ces plastiques, ce qui permet de faire disparaître les stries d’impression et d’obtenir une finition brillante, presque « miroir ».

Je tiens à insister sur les dangers de l’acétone : c’est un produit inflammable, toxique et irritant. Sa manipulation doit se faire dans un endroit très bien ventilé (idéalement en extérieur), en portant des gants, des lunettes de protection et un masque respiratoire adapté. Ne chauffez jamais l’acétone directement (risque d’explosion) et tenez ce produit hors de portée des enfants et des animaux.

Il existe deux méthodes principales pour le lissage à l’acétone :

• La méthode « passive » (à froid) : placez la pièce dans un récipient hermétique (en verre de préférence), entourez-la de chiffons ou de papier absorbant imbibé d’acétone (sans contact direct avec la pièce), fermez le récipient et laissez agir pendant 10 à 30 minutes, en surveillant régulièrement.
• La méthode « active » (à chaud) : Cette méthode est plus risquée et je la déconseille aux débutants. Elle consiste à chauffer très doucement une petite quantité d’acétone dans un récipient adapté (bain-marie, plaque chauffante avec thermostat précis…) et à suspendre la pièce au-dessus des vapeurs.

Lissage d’une pièce ABS à la vapeur d’acétone (avec utilisation légère d’un plateau chauffant d’imprimante 3D)

Quelle que soit la méthode choisie, faites toujours des tests préalables sur des chutes d’impression, procédez par petites étapes, et ne touchez pas la pièce tant qu’elle n’est pas complètement sèche.

3. Le post-traitement additif : combler les imperfections

Le post-traitement additif consiste, à l’inverse du post-traitement soustractif, à ajouter de la matière sur la surface de la pièce pour combler les stries, masquer les défauts et obtenir une finition lisse.

Le post-traitement additif (extrait de la formation en ligne Imprimer en 3D comme un Pro (FDM))

Plusieurs options s’offrent à vous :

• Les produits de lissage spécifiques : Il existe des résines époxy bi-composant (à mélanger avant application) ou des sprays spécialement conçus pour lisser les impressions 3D. Ils sont faciles à appliquer et donnent de bons résultats, mais peuvent être assez coûteux. Certains produits offrent une finition brillante, d’autres nécessitent un ponçage après application.

Lissage au XTC-3D, produit spécialisé dans le lissage des impressions 3D

• Le mastic de maquettiste : Ce mastic, utilisé pour les modèles réduits, est idéal pour combler les petits trous, les fissures ou les défauts localisés. Il s’applique à la spatule ou au couteau, se ponce facilement, et existe en différentes couleurs (blanc, gris…).

Le lissage et le colmatage de vos pièces avec le mastic Tamiya Basic Type

• L’apprêt pour peinture : L’apprêt (ou « primer ») est une sous-couche que l’on applique avant la peinture pour améliorer l’adhérence et uniformiser la surface. Certains apprêts ont un pouvoir couvrant qui permet de masquer légèrement les stries d’impression. Appliquez plusieurs couches fines, en ponçant entre chaque couche, pour un résultat optimal.

Utilisation d’un apprêt Tamiya Surface Primer

4. La combinaison gagnante : additif + soustractif

Pour obtenir une finition parfaite, la meilleure approche consiste souvent à combiner les techniques additives et soustractives. Par exemple, vous pouvez commencer par un ponçage grossier pour éliminer les plus gros défauts, puis appliquer du mastic pour combler les imperfections restantes, poncer à nouveau pour affiner la surface, et enfin appliquer plusieurs couches d’apprêt (avec ponçage entre chaque couche) avant de peindre.

Cette approche, plus longue et plus exigeante, permet d’obtenir des résultats dignes d’un professionnel.

Cas particulier : les pièces mécaniques

Si vous imprimez des pièces mécaniques (engrenages, pièces mobiles…), le post-traitement peut modifier les dimensions et compromettre le fonctionnement. Dans ce cas, soyez très prudent :

• Privilégiez un ponçage sélectif, uniquement sur les zones qui ne sont pas en contact direct avec d’autres pièces.
• Si vous utilisez du lissage à l’acétone (sur ABS), contrôlez très précisément le temps d’exposition pour éviter une déformation excessive.
• Appliquez des couches d’apprêt et de peinture très fines.
• Dans le cas où vous ne pouvez pas faire de post-traitement, imprimez en très haute résolution (diminuer la hauteur de couche, passer sur une buse de 0.2mm, imprimer en projet en SLA résine plutôt qu’en FDM…).

Exemple de projet imprimé en 3D demandant de la minutie pendant la phase de post-traitement

Conclusion : lisser ses impressions 3D, un art à la portée de tous

Lisser ses impressions 3D n’est pas une science exacte. Il n’y a pas de solution unique, mais une multitude de techniques adaptées à chaque situation.

Le choix de la méthode dépendra du matériau de votre pièce, de sa géométrie, du niveau de finition souhaité, et du temps que vous êtes prêt à y consacrer.

N’hésitez pas à expérimenter, à combiner les techniques, et à trouver vos propres astuces. Avec de la pratique, vous obtiendrez des résultats dignes d’un professionnel !

Pour aller plus loin :

• Retrouvez toutes les techniques de post-traitement en détail, avec des tutoriels pas à pas, dans mon livre L’impression 3D FDM : le guide complet pour vos impressions 3D.
• Découvrez mes formations en ligne pour maîtriser tous les aspects de l’impression 3D, de la conception à la finition vos projets 3D.
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