L’une des grandes thématiques abordées par Imprimeur3DPro se situe dans la création d’objets, de pièces, de concepts modélisés et imprimés en 3D. Pour mener à bien ces projets, des compétences de conception 3D et d’impression 3D rentrent en jeu, mais pas que… Le processus de création d’une pièce, de l’idée jusqu’à sa réalisation, du prototype jusqu’à sa commercialisation, est plus complet que cela. Ce processus est au coeur même du savoir-faire d’un Imprimeur3DPro. Voyons cela ensemble.

Le workflow de la création

Intéressons-nous au workflow d’un créateur, d’un concepteur 3D. Un workflow est un terme anglais signifiant flux de travail. Il s’agit ni plus ni moins des étapes par lesquelles passe un créateur pour créer une pièce originale en 3D. Chez Imprimeur3DPro, nous partons du principe qu’un projet est complet lorsque l’objet, la pièce ou l’ensemble de pièces en question est monté, post-traité avec son fichier 3D en version finale.

Processus de création 3D Imprimeur3DPro (workflow)

Le workflow d’un Imprimeur3DPro est constitué de 5 étapes

Une fois le projet développé, si ce dernier est original, difficilement reproductible et possède un fort attrait, il est alors possible de le monétiser. Un projet 3D peut se monétiser de plusieurs façons. C’est ce que nous allons voir à la fin de cet article.

Mais débutons tout d’abord par la base… Lorsque l’on part de zéro et que notre créativité est proche du néant, la solution la plus simple est de s’inspirer !

S’inspirer

L’inspiration est l’essence même d’un concepteur 3D ! Et souvent, il n’y a pas à chercher bien loin, surtout lorsque vous souhaitez répondre à des problèmes techniques grâce à votre imprimante 3D. En effet, les problèmes qui sont résolvables par l’impression 3D, représentent une source d’inspiration presque sans fin ! Que se soit pour des besoins personnels ou pour rendre service à son cercle social (famille, amis, collègues, connaissances…), il y a toujours moyen à trouver un projet pour tirer le meilleur parti de son imprimante 3D !

Croquis d'un porte-montre compatible avec la charge par câble

Croquis d’un porte-montre compatible avec la recharge par câble sur le côté gauche

Dans d’autres cas, vous pouvez aussi concevoir et imprimer en 3D des projets clients qui vous contacteront pour vos services. Dans ce cas, il faudra prendre en compte les spécificités techniques de son projet, rassembler ses croquis et se lancer ! Une dernière solution est de concevoir directement depuis son imaginaire. Cela demande un peu d’entraînement au début, mais c’est tout à fait faisable. Faites-vous une image d’un objet et commencez à concevoir ! Ainsi vous allez nourrir votre imagination et la rendre plus productive. Idéal pour s’auto-inspirer ;-).

La reproduction d’objets et de pièces

Vous ne vous sentez pas de réaliser un projet de A à Z ? Savez-vous qu’il est possible de réaliser des objets en 3D à partir de scan 3D ? Plusieurs techniques existent pour reproduire des objets, des pièces et même des paysages entiers ! On en parle plus précisément au sein de cet article dédié à la reproduction d’objets.

Créer, modéliser et concevoir en 3D

Une fois l’idée trouvée et les données rassemblées, on peut commencer à concevoir, modéliser et créer notre projet en 3D. Pour se faire, le concepteur 3D passe par des logiciels de modélisation et de conception 3D. C’est ce qu’on appelle de la CAO pour Conception Assistée par Ordinateur ou de la DAO pour Dessin Assisté par Ordinateur.

On retrouve aujourd’hui de nombreux logiciels permettant de réaliser ses propres objets. Certains sont gratuits et open-source, d’autres sont payants. Certains logiciels de conception 3D ne nécessitent même pas d’installation. Tout se fait au sein de son navigateur web !

Les modeleurs-sculpteurs

Parmi ces logiciels, on retrouve des modeleurs-sculpteurs, plus dédiés aux artistes qui souhaitent travailler leur modèle 3D comme un sculpteur le ferait sur un bloc de matière (pierre, argile, etc…). Parmi ces logiciels, on retrouve le très célèbre et onéreux ZBrush qui ravira les graphistes 3D. Pas de panique cependant, une version gratuite existe pour pouvoir se frotter à ce type de modélisation, j’ai nommé ZBrushCoreMini (anciennement connu sous le nom de Sculptris).

Sinon, sachez que ZBrush est parfois offert lors de l’achat de matériel professionnel pour dessinateur 3D.

Voici le genre de création qu’il est possible de réaliser sur ZBrushCoreMini – Source : Pixologic ZBrushCoreMini

Les modeleurs-concepteurs 3D

D’autre part, on retrouve des logiciels de conception 3D plus « techniques » qui proposent parfois une option pour sculpter une pièce. Mais ils peuvent également convenir à la création d’objets de décoration, de figurines et d’objets plus complexes. Parmi ces logiciels, je peux citer en exemple :

  • Autodesk Fusion 360, qui est simple d’accès, complet dans sa version gratuite pour les makers et les étudiants. Fusion 360 permet de tout créer avec des fonctions avancées de conception 3D. De plus, il dispose d’un bon moteur de rendu photoréaliste, idéal pour présenter vos modèles 3D. Le business-model d’Autodesk sur Fusion 360 permet d’accompagner les makers dans leur professionnalisation. C’est notre logiciel de prédilection chez Imprimeur3DPro dans l’accompagnement de nos membres sur la Plateforme Imprimeur3DPro.
  • OpenSCAD, qui a l’avantage d’être totalement gratuit et open source. Ce logiciel permet de faire de la programmation paramétrique, c’est-à-dire que vous pouvez « programmer » la conception de vos pièces grâce à des formules mathématiques. C’est un logiciel qui peut s’avérer utile pour de la production en série d’une pièce avec des options sur-mesure.
  • FreeCAD, qui est également gratuit et open source. Ce dernier permet de faire de la programmation paramétrique comme OpenSCAD, mais possède également des outils de conception graphique ainsi que des simulateurs mécaniques comme dans Autodesk Fusion 360.
  • SketchUp, qui est aujourd’hui dédié à la modélisation 3D architecturale. Pratique pour faire ses maquettes qui concernent l’aménagement d’espace ou pour présenter des projets immobiliers.
  • Blender, qui est un logiciel gratuit et très complet. Habituellement utilisé dans la conception 3D pour le jeu vidéo ou encore le cinéma, Blender permet de concevoir absolument tout en 3D. Attention tout de même, le logiciel est difficile à prendre en main. Heureusement, la communauté autour du logiciel est forte et de nombreux tutoriaux sont disponibles sur le site de Blender.
Fonctionnalités Autodesk Fusion 360

Les fonctionnalités d’Autodesk Fusion 360 sont nombreuses et permettent de créer tout style d’objets en 3D

La conception 3D en ligne

Et enfin, si vous concevez occasionnellement en 3D ou que vous débutez complètement en conception 3D, il peut être intéressant d’aller voir au niveau des plateformes de conception 3D en ligne. Généralement, elles sont fortement simplifiées pour permettre à tous de débuter en conception 3D sans se prendre la tête. En voici quelques-unes (il y a un piège dans cette liste tongue-out) :

  • Autodesk ThinkerCAD qui propose des outils complets pour le prototypage et l’apprentissage , dont la conception de modèles en 3D et de cartes électroniques.
  • ScultFab, qui fonctionne sur le même principe que ZBrushCoreMini, le tout sur votre navigateur web, sans rien avoir à installer.
  • SelfCAD, qui est un logiciel en ligne payant qui regroupe une bonne partie du workflow de l’imprimeur 3D avec un outil de modélisation 3D, un slicer et même la possibilité de suivre le déroulement de son impression 3D en ligne.
  • Clara.io, qui propose des outils professionnels en ligne. Clara.io permet de rendre des scènes, des objets et des personnages en 3D. Attention : l’outil se veut professionnel et offre tout ce qui se fait de mieux dans le monde pro. Certains effets spéciaux de grands blockbusters ont été créés par les outils proposés par Clara.io. Une version gratuite limitée permet de tester les fonctionnalités de ce service en ligne. C’était le piège de la liste ! Mais je ne pouvais pas ne pas le mentionner ici. Aux plus courageux d’entre vous qui voudraient tester, bonne chance !

Imprimer en 3D

Maintenant que nous avons un modèle 3D créé, il va falloir l’imprimer. Pour ce faire, nous allons plonger dans le monde merveilleux de l’impression 3D ! Pour le moment, chez Imprimeur3DPro, nous nous concentrons sur l’impression 3D FDM (Fused Deposition Modeling). Il s’agit de la technologie qui permet le dépôt couche par couche de filament de plastique fondu. Mais sachez que bien d’autres technologies existent ! Une bonne cinquantaine ! Les plus répandues étant l’impression 3D FDM, l’impression 3D par stéréolythographie SLA et l’impression 3D par frittage de poudre SLS.

Calibrer sa machine et l’entretenir

Revenons à nos moutons avec la technologie FDM. Une imprimante 3D FDM n’est pas un objet que l’on achète et qui fonctionne parfaitement dès lors que l’on appuie sur le bouton ON. On en a déjà parlé dans les 6 mensonges autour de l’impression 3D FDM. Si tu débutes, je te recommande chaudement cet article.

Pour cela, il vous faudra calibrer votre imprimante 3D afin d’obtenir une première couche parfaite. 8 personnes sur 10 qui me contactent pour des problèmes d’impression 3D ont un défaut de calibration de première couche comme source principale de leur problème ! C’est assez récurrent. Surtout que la machine a tendance à se « dérégler » avec le temps. C’est pourquoi il est nécessaire d’adopter de bonnes habitudes et de bonnes pratiques en utilisant son imprimante 3D.

Les bonnes habitudes et les bonnes pratiques permettent d’imprimer en excellente qualité sur du très long terme avec son imprimante 3D

Choisir son slicer d’impression 3D

Ensuite vient l’étape que l’on appelle « la préparation de la pièce à l’impression 3D« . Ou alors, on dit « le slice« . C’est encore un anglicisme, mais c’est plus court. L’expression « j’vais slicer la pièce » est entrée dans mon vocabulaire laughing.

Un slicer (ou en français : un trancheur ou un logiciel de découpe) est un logiciel qui va traiter votre modèle 3D maillé au format .STL ou .OBJ (ou plein d’autres formats compatibles). L’objectif ici est de transformer votre modèle 3D en consignes pour votre imprimante 3D.

Exemple « d’ordres » que reçoit votre imprimante 3D :
– Va à gauche avec cette vitesse !
– Maintient la température à 210°C !
– Réalise une extrusion !
– Monte l’axe Z de 0,2 mm !

Le Slicer, c’est un peu le dictateur de votre imprimante 3D surprised.

Sauf qu’en vrai, les ordres ne sont pas donnés en français, mais en langage machine. Le fichier de sortie du slicer contient du code machine que l’on appelle G-Code.

Préparation d'une pièce à l'impression 3D sur Simplify3D

Les slicers (ici Simplify3D) permettent également de prévisualiser l’impression 3D, c’est une étape obligatoire pour tout Imprimeur3DPro

Ce code machine est généré par votre slicer via un algorithme de découpe. Cet algorithme varie légèrement d’un slicer à l’autre. Pour faire fonctionner l’algorithme, vous allez devoir lui donner des variables comme :

  • Le pourcentage de remplissage de votre pièce
  • Le nombre de parois de votre pièce
  • La température de votre filament
  • La température du plateau
  • Etc…

Chez Imprimeur3DPro, nous utilisons 4 slicers bien connus et accessibles des makers comme des professionnels de l’impression 3D : Slic3r, Ultimaker Cura, Simplify3D et Prusa Slicer. Nous avons dédié un article complet à ce sujet pour que tu puisses choisir ton slicer si ce n’est pas encore le cas.

Paramétrer son slicer et imprimer votre projet !

Avant de passer directement à la génération du fichier G-Code, il faudra paramétrer son slicer. Il convient de bien orienter la pièce sur le plateau de construction de l’imprimante. Une pièce mal orientée pourrait nuire au bon fonctionnement et à la rigidité de votre pièce. De plus, bien orienter sa pièce, c’est diminuer le nombre de supports à utiliser dans le cas où certaines parties de la pièce à imprimer ne sont pas soutenues.

D’ailleurs, l’optimisation des supports est très importante dans le paramétrage de son slicer. Les slicers permettent très souvent de générer des interfaces de supports. Ces interfaces peuvent être réglées de sorte à ce qu’elles accrochent fortement ou non à la pièce (via la distance X/Y et la distance Z des interfaces de support notamment).

Bien d’autres paramètres sont à régler. Mais ne vous en faites pas, les slicers permettent de gérer des profils d’impression qui enregistrent toutes ces optimisations selon l’imprimante et le matériau d’impression utilisés. cool

D’ailleurs, d’un matériau à l’autre, votre paramétrage diffèrera. On n’imprime pas de la même manière un PLA (190-210°C avec du refroidissement) qu’une pièce en ABS (230-250°C sans refroidissement) ou qu’un matériau composite. Renseignez-vous bien sur les matériaux que vous utiliserez. wink

Le post-traitement

Lorsque votre projet d’impression 3D se termine sur votre imprimante, vous obtenez une pièce brute d’impression. À partir du moment où vous commencez à retirer la pièce du plateau vous entrez dans la phase de post-traitement.

Eh oui ! Retirer la pièce du plateau fait partie intégrante du post-traitement. Car lors de ce procédé qui semble très anodin à première vue, vous allez peut-être commencer à retirer des supports, vous allez peut-être même abimer la pièce, si vous ne vous y prenez pas de la bonne manière.

Après quoi, pour les pièces avec supports, il vous faudra retirer les supports d’impression 3D.

Retirer les supports d'impression 3D

On retire les supports et on ébavure la base de notre objet !

Ensuite vient la phase de traitement de surface, avec les arêtes de la pièce qu’il faudra penser à ébavurer si vous utilisez une bordure sur vos pièces. La bordure permet d’augmenter l’adhérence de votre pièce sur votre plateau. Elle n’est qu’accessoire et le meilleur outil pour la retirer proprement reste l’ébavureur !

L'ébavureur, la base !

L’ébavureur, la base de tout Imprimeur3DPro !

Une fois cette bordure retirée, vous pouvez passer aux étapes de lissage, de peinture et de finition. Le post-traitement des pièces imprimées en 3D demande du temps et de l’expérience. Vos premières pièces post-traitées ne seront pas de suite parfaites. C’est en post-traitant qu’on devient post-traiteur laughing. Pour vous guider, nous avons un article complet sur le sujet du post-traitement des pièces imprimées en 3D.

La monétisation

Je vois énormément d’artistes, de créateurs, de techniciens, d’ingénieurs, de passionnés, d’autodidactes avec un potentiel créatif et technique incroyable s’arrêter à la fin du post-traitement. Trop peu de personnes poussent jusqu’à monétiser leur création. Et pourtant, comme je vous le disais au début de cet article, chez Imprimeur3DPro nous croyons fortement que l’imprimante 3D est un outil de production permettant de mettre en avant son savoir-faire et sa créativité. Par définition, un outil de production peut devenir productif, et donc monétisable. Car il y a une création de valeur.

Etsy.com, une place de marché d'objets faits main.

Etsy.com permet de vendre des objets imprimés en 3D et de proposer ses services d’impression 3D

Et cette création de valeur grâce à l’impression 3D permet de rentabiliser son imprimante 3D et ses consommables d’impression 3D. Si on s’y prend avec un peu de méthode, il est même possible d’arrondir confortablement ses fins de mois grâce à l’impression 3D en proposant ses services de conception 3D et d’impression 3D. Ne perdez pas de vue qu’il n’y a pas que les objets terminés et post-traités qui peuvent être vendus. Les modèles 3D de vos oeuvres peuvent également être vendus en tant que particulier ou professionnel sur plusieurs plateformes dédiées.

Conclusion

Cela fait plusieurs années maintenant que je structure mon activité autour d’un service d’impression 3D, que ce soit pour mes besoins personnels, pour des clients particuliers ou professionnels. Le processus de création est toujours le même : s’inspirer, créer & concevoir, imprimer en 3D et post-traiter. Quant à la monétisation, nous sommes ici sur une compétence bonus, mais qui revalorise l’ensemble du travail accompli. Certains sites dédiés permettent de simplifier l’accès à la monétisation pour tous. Ce serait donc dommage de ne pas en profiter ;-).

Benoît Jellimann.

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